Lorsque l’on habite à deux pas de l’usine Bugatti de Molsheim, il est difficile de ne pas contracter le virus des belles automobiles et plus particulièrement des pur-sang d’Ettore. C’est ainsi fortune faite dans la vente de sapins de Noël, après avoir acheté des Citroën, l’Alsacien Pierre Feidt s’est mis à collectionner les Bugatti. Sa collection en compte neuf modèles dont il a décidé de se séparer. Pierre Feidt avoue un penchant marqué pour les modèles de grand prix puisque Maître Osenat dispersera le 1er mai prochain une Type 35 B, une Type 51, une Type 35 et une Type 35 A. Comme c’est devenu une constante au sein de la galaxie Bugatti, ces voitures sont des reconstructions. La Type 35 a été réalisée «à partir de pièces anglaises de qualité» indique le catalogue de la vente. Quant à la 35 B, elle a été reconstruite au début des années 1980 en Angleterre. À l’issue de son expertise, Jean-Michel Cérède avait dit: «Je considère qu’il s’agit d’une voiture assemblée avec une proportion importante de pièces d’origine et d’époque. Elle représente donc un intérêt de collection indiscutable!» La collection Feidt intègre également une reconstruction de Type 23 Brescia. Les estimations de ces modèles sont en rapport avec leur pedigree. La 35 B est ainsi estimée entre 400 000 et 600 000 euros.
Si vous préférez les pur-sang de grand tourisme, la collection Feidt compte aussi une Type 46 Coupé de ville. Carrossée dans le style du coupé Napoléon, cette voiture mérite le surnom de «petite Royale». Autre reine de la route, le roadster Type 49 est le résultat d’un assemblage de lot de pièces qui se trouvait entre les mains d’un collectionneur américain au début des années 1970. Seuls les roues et le moteur décrit comme «ex 49247» proviennent d’un Type 49. La voiture est tout de même estimée entre 320 000 et 380 000 euros! Un autre Type 49 est proposé à la vente. Il s’agit d’un torpédo 4 places qu’un riche patron français a fait reconstruire à l’occasion du mariage de sa fille. Après être passée entre les mains du marchand Edgard Bensoussan, boulevard Raspail, le torpédo rejoignait le repaire de Pierre Feidt en septembre 1999. Dernière pièce de cette collection alsacienne, la berline 57 Galibier châssis «57761» ne souffre d’aucune contestation. Il s’agit de la seconde et dernière berline assemblée en juin 1939. Elle porte le numéro de caisse 24. Pierre Feidt l’acquiert aux enchères à Monaco en 1986.