Tesla a un nouveau concurrent dans le domaine de la voiture électrique de haute performance: la Porsche Mission E Cross Turismo. Qualifié de crossover par le constructeur de Stuttgart, ce véhicule familial long de 4, 95 m à quatre portes et à quatre places n’est pas sans évoquer l’esthétique de la Panamera. Ce concept car s’inscrit dans le prolongement de la Mission E présentée au salon de Francfort en 2015, il en diffère visuellement par l’ajout d’éléments empruntés à l’univers du tout-terrain, tels les passages de roues renforcés. À l’intérieur, la Mission E Cross Turismo innove avec un nouveau système d’affichage et de commandes fondé sur des écrans tactiles, et, plus révolutionnaire, une possibilité d’agir via les mouvements oculaires (oculométrie, ou «eye tracking»). Cette Porsche électrique a été développée à partir d’une architecture 800 volts. Ses deux moteurs délivrent une puissance cumulée de 600ch (440 kW). Elle atteint 100 km/h en moins de 3,5 secondes et 200 km/h en moins de 12 secondes. «Notre véhicule pourra enchaîner plusieurs accélérations sans perte de puissance», affirme Oliver Blum, le président de la firme allemande.
Réseau de bornes 350 kW
Comme certains smartphones, la Mission E Cross Turismo sera rechargeable par induction (sans contact). Elle pourra également s’alimenter sur une simple borne ou en connectant au système de gestion de l’énergie domestique conçu par Porsche («wall box»). Le constructeur dit qu’elle sera «compatible avec le réseau de charge ultra-rapide». Mais la firme reste discrète sur les possibilités de ce type de recharge, indispensable avec les véhicules électriques de grande puissance. BMW, Daimler (Mercedes), Ford et Volkswagen (avec les marques Audi et Porsche) ont annoncé il y a un peu plus d’un ans la création d’une coentreprise en vue de développer un réseau de 400 bornes de recharge de haute puissance sur les principaux axes routiers européens. Des systèmes très performants, capables de remplir la batterie d’une voiture moyenne en une poignée de minutes (on parle d’un débit de 350 kW), sont ainsi déjà à l’étude outre-Rhin. Où en est ce projet? Face à une approche tricolore connotée publique et orientée vers le petit débit, l’Allemagne envisage au contraire des infrastructures de recharge rapide gérées par le privé et mise une fois de plus sur la technologie. Il n’en reste pas moins que Tesla conserve pour le moment une longueur d’avance avec son réseau de superchargeurs qui s’est densifié au fil des ans aux États-Unis comme en Europe.