Le vendredi 13 est jour de chance chez Jeep. Ce fameux jour de janvier 2023 restera inscrit dans les mémoires pour être celui où la Jeep Avenger a remporté le trophée de la Voiture de l’Année. Ce prix n’est pas seulement le plus réputé de l’industrie automobile, celui que tous les constructeurs souhaitent un jour ou l’autre épingler à leur palmarès, mais aussi le plus ancien. Le Coty (Car of the year) célèbre cette année son soixantième anniversaire.
La victoire de Jeep, pour la première fois en finale du Coty, s’est dessinée rapidement. Si, à l’image d’autres sujets plus politiques, les résultats détaillés des votes montrent que l’Europe est encore loin de parler d’une seule voix et d’être harmonisée, le SUV américain développé spécialement pour le marché européen a fait l’objet d’un net consensus. Les 58 jurés représentant 22 pays européens, dont votre serviteur, ont voté en masse pour ce petit SUV conçu et développé à partir de la plateforme électrifiée e-GMP de la Peugeot e-2008. Seul un confrère suédois lui a décerné seulement 2 points sur les 25 points que chaque journaliste doit distribuer aux sept candidates, sachant qu’il est interdit d’attribuer plus de 10 points à son véhicule favori. Quatre journalistes lui ont attribué la note maximale. Dans leur ensemble, les jurés ont apprécié l’homogénéité du modèle et son positionnement. Plus petit SUV électrique du marché (4,08 m), l’Avenger se distingue par un agrément de conduite élevé et un tarif relativement compétitif, à partir de 36 500 euros hors bonus.
Ainsi, le premier véhicule électrique de la marque américaine remporte une victoire incontestable, empochant 328 points. La Volkswagen ID. Buzz, le Combi électrique de Wolfsburg qui n’arrête pas de faire parler de lui, monte sur la deuxième marche du podium avec 87 points d’écart (241 points). Avec ce véhicule, il semble que les jurés ont davantage laissé parler leur cœur que voté selon les critères en vigueur pour l’élection du Coty. Troisième, la Nissan Ariya, le premier SUV électrique du constructeur japonais, complète le podium avec 211 points. Une voiture que nous n’avons pas défendue, estimant que l’agrément de conduite n’était pas au rendez-vous tant en termes de comportement que de sensations et de confort. De même, le tarif de ce SUV avoisinant les 60 000 euros nous paraît trop élevé pour répondre aux critères du trophée. A contrario, l’attractivité du prix et la diversité des technologies électrifiées (hybride, hybride rechargeable et électrique) sont les critères qui ont permis à la Kia Niro d’accéder au quatrième rang avec 200 points.
Cinquième du classement avec 163 points, la Renault Austral était notre favorite de l’année. Ce nouveau modèle nous semble être devenu la référence du segment des SUV compacts des marques généralistes avec son interface homme-machine reposant sur une nouvelle dalle numérique donnant accès à l’univers Google, l’agilité de ses quatre roues directrices et son efficiente motorisation hybride 200 chevaux brillant par des consommations particulièrement maîtrisées (de l’ordre de 6 l/100 km relevés sur long parcours).
Avant-dernière, la Peugeot 408 n’a pas démérité mais il a semblé à une grande majorité du jury qu’une déclinaison de carrosserie ne pouvait pas aspirer à la première place. Cela n’empêche à cette berline d’un nouveau genre d’être un modèle parfaitement abouti et dans la lignée des dernières Peugeot. Le duo électrique Toyota bZ4X – Subaru Solterra fermait la marche. À la faiblesse de son autonomie (à peine 200 km sur l’autoroute), il faut ajouter une ergonomie compliquée et des soucis de jeunesse qui ont obligé à reporter son lancement sur les marchés. On remarque enfin que, dans les pays européens où il existe encore une industrie automobile, les jurés ont, dans une proportion non négligeable, voté pour les modèles de leurs marques nationales. Cela vaut surtout pour les Allemands, les Français et les Italiens.
